Instaurer une politique RSE, serait-ce devenu incontournable ? Elle offre, en effet, de nombreux bénéfices non négligeables comme l’amélioration de l’image de l’entreprise, un meilleur investissement des salariés, une manière de se distinguer de la concurrence, une plus grande maîtrise des coûts et des économies en matière d’énergies renouvelables. Sans parler du fait qu’elle procure en moyenne un gain de performance de près de 13 % par rapport aux entreprises qui ne l’introduisent pas dans leurs démarches d’entreprise (étude France Stratégie). Ce serait dommage de faire l’impasse.
Bien qu’il y ait encore des efforts à faire, seulement 30 % des organisations disaient en 2018 avoir mis en œuvre de telles actions, on note néanmoins quelques avancées puisque 70 % des entreprises sont conscientes qu’elles doivent devenir sociétales (Source : Deloitte, Tendances RH 2018). Pour celles déjà impliquées dans la démarche, elles affichent la volonté d’aller plus loin. En effet 53 % des DRH prévoient de renforcer les actions RSE cette année, contre 27 % en 2020 (Source : ANDRH-Sept 2020). Cela devient pour certains une donnée stratégique comme l’explique Hélène Valade, présidente de l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises : « Au sein de l’ORSE, nous voyons bien que certains métiers souffrent, mais c’est grâce à la prise en compte des enjeux éco-environnementaux qu’ils vont survivre ».
Tout pousse les entreprises à prendre le tournant RSE. À commencer par les pouvoirs publics. Il y a quatre ans déjà, Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique et solidaire souhaitait que l’Économie sociale et solidaire « devienne la norme ». Le marché de son côté regarde de près cette donnée. Depuis 2017, les entreprises de plus 500 salariés sont en effet soumises à l’obligation de déclarer leur performance extrafinancière, afin de permettre à leurs actionnaires de prendre leurs décisions en fonction de l’impact social et environnemental des activités. Elles doivent également établir un bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre. Plus récent, le 22 mars dernier était créé par Euronext, le CAC40 ESG, qui regroupe les quarante sociétés qui ont démontré les pratiques les plus exemplaires du point de vue environnemental, social et de gouvernance (ESG), est également révélateur des attentes des investisseurs et du marché en faveur d’une finance plus durable. Les salariés semblent eux aussi sensibles à la question. Dans les entreprises où il existe une fonction ou un service RSE, 83 % des salariés indiquent aussi « avoir plaisir à travailler » dans leur entreprise, contre seulement 64 % dans les entreprises qui n’en sont pas dotées. (L’édition 2020 du baromètre de perception de la RSE publiée par le Medef) Ils sont plus de la moitié (55 %) à déclarer que l’engagement social ou environnemental est un critère d’attraction plus important que le salaire… et ce chiffre grimpe à 76 % chez les millenials. Une politique RSE engagée devient un réel argument pour séduire et retenir les talents. Ainsi la preuve est faite qu’il sera difficile à l’avenir de se priver d’actions RSE…
Pour les mettre en place et veiller à leurs applications, il faut compter sur les salariés, premiers concernés sur la question des conditions de travail, de la diversité, de la mixité, de la lutte contre les discriminations, également sur les syndicats qui veillent à ce que les chartes, les codes de bonnes conduites ne soient pas simplement des effets de communication et bien évidemment sur les CSE, qui se sont vu attribuer en avril 2021 de nouvelles prérogatives. Les députés ont validé, dans le cadre de l’examen du projet de loi climat, un texte qui prévoit de les étendre à la transition écologique. Le CSE sera notamment "informé et consulté sur les conséquences environnementales" de l'ensemble des mesures faisant l'objet d'une information-consultation.
Ce dossier de notre partenaire juridique Juritravail contient les éléments nécessaires pour comprendre l’objet de la RSE, ses piliers et
mettre en place une démarche RSE dans l'entreprise.