En janvier dernier, la clinique de l’Anjou a été victime d’une cyberattaque. En février, ce fut au tour des hôpitaux de Dax et de Villefranche-sur-Saône d’être les cibles d’actes malveillants visant à paralyser le système informatique. Ces méthodes, qui ne datent pas d’hier, se multiplient. Près de six entreprises françaises sur dix ont fait face à une tentative d’intrusion informatique, et une sur cinq a été victime d’une attaque de type ransomware, avec demande de rançon, comme ce fut le cas en début d’année pour les établissements de santé. (source : CESIN, janvier 2021.) Ainsi le gouvernement a annoncé un plan d’un milliard pour développer d’ici 2025 la filière de la cybersécurité.
Qui dit cybersécurité dit notamment hacking éthique. Pour faire simple, de gentils pirates informatiques sont mandatés par une entreprise, une organisation ou des gouvernements pour repérer des failles de sécurité et des erreurs de programmation. D’ailleurs, le Ministère des Solidarités et de la Santé a fait appel à eux pour sécuriser l’application « Tous Anti Covid ». Comme le résume Lucas Philippe, alias BitK, un hacker et ingénieur de 29 ans : « C’est comme si on embauchait des cambrioleurs pour s’assurer que votre maison est bien fermée ». Avec le développement de la numérisation, accéléré par les différentes périodes de confinement, ces hackers éthiques - surnommés les White Hats, « Les Chapeaux Blancs», en opposition aux Blacks Hats, les chapeaux noirs », les hackers malveillants- sont de plus en plus recherchés.
D’ici la fin de l’année, dans le secteur de la cybersécurité, 3,5 millions de postes seraient à pourvoir dans le monde. (Global Digital Trust Insights 2021/Nov.2020). Chez Sekoia, une start-up de cybersécurité, Raphaël Walter constate : « j’ai des demandes de recruteurs toutes les semaines ». Voilà des compétences très recherchées, ce qui implique de belles rémunérations. « Je connais des personnes qui travaillent tranquillement dans leur canapé, sans contrainte horaire, et gagnent jusqu’à 200 000 € à l’année » atteste Guillaume Vassault-Houl de YesWeHack, une plateforme de mise en relation entre entreprises et hackers éthiques.
Ainsi fleurissent de plus en plus de formations, notamment les cours de programmation et de sécurité proposées par Cyberini, à retrouver sur la plateforme de Toutapprendre. Depuis 2017, cette société propose d’enseigner "le Code de la route numérique ». Un sujet que connait bien son fondateur, Michel Kartner devenu incontournable sur les questions de hacking éthique à travers sa chaîne YouTube et son blog, dont le slogan est « ce qui est sécurisé à 99 % n’est pas sécurisé ». Cela fait référence au fait que la sécurité doit être appliquée à tous les niveaux : système, réseau, web, physique, et surtout humain. Effectivement l’Homme est la pièce la plus fragile, et bon nombre de salariés ou de collaborateurs ne sont pas assez sensibilisés à cette question. Ainsi, le manque de vigilance et même des négligences sont à redouter, la priorité doit donc être donnée à la formation.